Les noms de rues nous entourent. C’est parce qu’ils nous permettent de nous orienter dans la ville, qu’on peut les lire à chaque coin de rue. Il s’agit de l’une des matérialisations les plus tangibles des inégalités de genre dans la ville. A travers les noms de rues, désignations à priori anodines, la ville devient le support de la mémoire historique. Leur caractère éducatif indéniable en fait une entité vivante capable de raconter l’histoire et nommer celles et ceux qui l’ont faite. Aussi, les noms de rues n’ont rien d’anodin, ce sont des messages si forts de leurs charges symboliques et historiques qu’ils peuvent aussi bien inspirer et toucher que délaisser et opprimer les passant·e·s. Au Collectif À Côté, nous plaidons pour la valorisation des histoires plurielles au sein de l’espace public. Ici, nous choisissons de chausser les lunettes du genre et plus particulièrement de développer la question de l’inégalité homme/femme. Réfléchir sous ce prisme c’est se saisir d’un sujet à part entière et commencer à s’interroger sur d’autres rapports de domination qui se jouent dans la ville. Ce journal est animé par la volonté de montrer que d’autres possibles existent. Que ces oublié·e·s méritent une place dans la postérité. Qu’ils et elles ont aussi fait preuve de bravoure, d’intelligence, réalisé des exploits, lutté pour la liberté et l’égalité.